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Les Archers des Mascareignes

AFRIQUE Tome22 "Hippopotame"

 

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Photo Jutland

Hippopotame amphibie

 

 

 

Mammifère énorme, considéré comme l’un des animaux les plus dangereux d’Afrique et faisant le plus de morts parmi les populations locales, l’hippopotame est le seigneur des eaux du continent noir par excellence.

 

Pourtant, le « cheval du fleuve » est, en général, mal connu… D’ailleurs, que savez vous de lui ? Portrait.

 

 

Description

Ressemblant à d’énormes porcs aquatiques, les hippopotames ont un corps très arrondi aux formes massives.
Qui plus est, chez eux, le moins que l’on puisse dire, c’est que la tête est grosse !
Le museau est également large…
Maintenant, les oreilles, les narines et les yeux sont sur le dessus de la tête et émergent lorsque l’animal est immergé.

Le cou est court, le corps en forme de barrique. Ainsi, le ventre se trouve t’il à une faible distance au dessus du sol.

Et si l’on considère le phacochère comme le quasimodo de la savane, l’hippo peut être considéré comme celui des eaux !

La peau, qui est un véritable cuir à l’aspect cependant lisse et satiné, exception faite bien évidemment des nombreuses blessures que portent les mâles, est généralement de couleur grise, brunâtre voire plus bleu ardoise mais le contour des yeux, des oreilles, de la bouche et parfois le ventre sont d’une teinte rosée.

 

La peau nue est perforée d’une multitude de glandes produisant un mucus apaisant pour la peau.
Les glandes sous cutanées produisent également parfois un liquide rouge appelé « sueur de sang ».
Maintenant, même si la peau est presque glabre, il faut noter la présence de quelques soies sur le museau et sur la queue.

 

Les canines inférieures et supérieures des mâles sont hypertrophiées et sont plus grosses que chez la femelle. Mais chez les uns comme chez les autres, elles sont à croissance continue. Et si les incisives sont allongées, les canines sont fortement incurvées.
La gueule, ouverte, de l’hippopotame est la plus imposante et la plus grande de tous les mammifères terrestres.

 

Quant aux pattes, elles sont courtes, terminées par 4 grands doigts. Les doigts latéraux étant presque aussi développés que les médians.

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Photo : www.fond-ecran-image.com/

Caractéristiques

Le poids des hippopotames est fonction des sujets. Ainsi, il varie chez les femelles de 510 à 2 500 kilos et de 650 à 3 200 kilos chez les mâles.

 

Concernant les dimensions de ce géant des eaux, de la tête à la queue, l’envergure peut aller de 2,80 à 3,50 mètres pour une hauteur au garrot évoluant entre 1,30 et 1,65 mètre.
La queue quant à elle oscille entre 35 et 50 centimètres.

 

Bien équipés pour vivre dans leur environnement aquatique, les hippos sont capable de nager. Ils se propulsent alors essentiellement en remuant leurs pattes arrière à la manière d’une grenouille.

Mais, ces grands mammifères se déplacent également dans l’eau un peu comme s’ils rebondissaient, à coups d’élans successifs en prenant appui sur le fond.

A noter que lorsqu’ils vont sous l’eau, leurs naseaux se ferment, les oreilles rentrent dans leurs cavités et il peuvent rester ainsi 5 à 6 minutes.

 

Les hippos peuvent même dormir sous l’eau en remontant involontairement à la surface toutes les deux minutes comme si ils étaient éveillés.

 

 

Concernant leurs vocalises, le cri le plus fréquent qui indique le retour à l’eau au petit matin mais aussi la réaction à tout dérangement est un ahanement suivi d’une série de cris gutturaux.

Maintenant, les animaux communiquent également dès la tombée de la nuit.

Lors de l’accouplement, les hippopotames mâles poussent aussi un cri ahanant mais la femelle reste silencieuse.

 

La durée de vie de l’animal est d’environ 30 ans mais en captivité, il peut atteindre 50 ans.

 

Enfin, n’oubliez pas que l’hippo est l’un des mammifères africains parmi les plus dangereux pour l’homme au regard de son côté irascible, craintif et nombre d’Africains ne sont plus là malheureusement pour en témoigner.

 

Il faut ainsi absolument éviter de se trouver entre lui et sa retraite préféré, à savoir l’eau ; notamment sur l’une des coulées qu’il emprunte…
Et il est bon de savoir, à ce sujet que malgré son poids, un hippo est capable d’escalader des pentes à 50 % et de courir à 35 km/h soit deux fois la vitesse d’un homme…

 

Maintenant, naviguer en pirogue ou en bateau parmi les hippos peut également réservé bien des surprises désagréables et parfois même dramatiques !

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Aire de répartition 

Autrefois présent du Delta du Nil au Cap, l’hippopotame a vu comme de nombreuses autres espèces, son aire de répartition se restreindre au fil des décennies (les hippos payent un lourd tribu et sont régulièrement chassés pour les dommages qu’ils causent à l’agriculture, pour leur viande et depuis la protection de l’éléphant pour leur ivoire rose).

 

On les rencontre cependant encore aujourd’hui dans les pays suivants : Angola, Bénin, Botswana, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte-d’Ivoire, Ethiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Kenya, Malawi, Mali, Mozambique, Nigéria, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, Zambie, Zimbabwe.

 

Les indices de présences principaux sont la tonte à ras des herbes de la brousse, les importants sentiers parfois très abruptes, quittant les points d’eau agrémentés de nombreuses empreintes dans la boue et les amas de crottin ça et là au abords du point d’eau ou de la rivière qui sont considérés par certains auteurs comme des marquages du territoire. 

 

A noter que les hippos déposent également leurs excréments dans l’eau, les dispersant par un rapide mouvement de la queue. Il s’agit là d’une forme, soit de reconnaissance soit de domination.

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Photo : Memoclic 

Habitats

Animaux aquatiques ou semi-aquatiques, propres à l’Afrique, les hippopotames fréquentent les fleuves, les lacs et les étangs des zones tropicales et équatoriale avec une nette préférence pour les eaux permanentes bordées de prairies même si les eaux boueuses ou fétides ne les dérangent pas.
La présence de l’hippopotame est connue jusqu’à plus de 2 000 mètres d’altitude.

Enfin, la présence, observée, d’hippopotames sur l’île de Mafia, au large de la Tanzanie prouve que les animaux sont capables également de traverser des bras de mer car la profondeur des eaux entre cette petite île de l’Océan Indien et la Tanzanie, exclue qu’elle ait été pendant un temps, reliée au continent.

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Lien photo

Activités et comportement

Les hippopotames vivent en sociétés très hiérarchisées dans lesquelles les individus doivent en permanence revendiquer leur statut.

La structure de base est composée d’une femelle et de ses rejetons souvent accompagnée d’un mâle dominant. Autour gravite des mâles satellites.

 

Maintenant dans bien des cas, les grands mâles occupent les étroites bandes de terre et d’eau, le long des rives et même si ils y tolèrent la présence de mâles subordonnés, ils y défendent leur droit d’exclusivité sur la reproduction.

 

Suivant les lieux (lacs ou rivières), les mâles dominants règnent sur 50 à 500 mètres de rives et peuvent rester chef de clan pendant 4 voire 8 ans.

 

Les mères pour leur par sont d’un côté et surveillent les jeunes, les femelles sans petits sont de l’autre et les jeunes mâles restent seuls en attendant le jour où ils pourront, à leur tour, dominer.

 

Les regroupements peuvent être parfois très importants comme c’était le cas dans la mare Gata en Centrafrique.
En Tanzanie, dans le Selous, un recensement aérien sur la Ruaha avait fait état, il y a une dizaine d’année, de 100 hippos au kilomètre linéaire…

 

Dans la journée, le seigneur des eaux passe son temps à dormir, à bailler et à se reposer sur les bancs de sable ou dans l’eau.
Toutefois, dès le crépuscule, il quitte l’élément liquide, souvent bien peu discrètement pour se diriger, en empruntant des pistes et des ornières bien définies, vers des « pâturages » qu’il affectionne.

 

Ces derniers, au fil de la saison sont souvent de plus en plus loin et bien des animaux parcourent plusieurs kilomètres pour les rejoindre.

 

Enfin, Malgré leur apparence placide, les hippos, surtout les mâles se battent très souvent et plus férocement que la plupart des autres animaux.
Ils se font notamment d’horribles blessures avec leurs canines dont les cicatrices sont relativement aisées à observer sur leurs dos.
Il n’est pas rare non plus de les observer face à face, lors de manœuvre d’intimidation, découvrant largement leurs mâchoires pour montrer la puissance et les canines imposantes que chacun est en mesure d’utiliser.

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© dinosoria.com

Alimentation

L’hippopotame est un herbivore strict qui s’alimente, la nuit de graminées rampantes ou en touffes (Themeda, Panicum, Heteropogon…) et de plantes aquatiques (Pistia stratiotes)…

Certains observateurs l’ ont même vu manger des fruits de l’arbre à saucisses !

Pour ce faire, il se déplace de façon lente et referme ses lèvres sur l’herbe qui lui convient et qu’il arrache et coupe d’un balancement régulier de la tête.

Il peut ainsi ingérer plus de 60 kilos de matière végétale en moins d’une nuit. Ce qui est, proportionnellement à sa masse, pas si énorme.
En effet, si l’on considère une ration quotidienne moyenne de 40 kilos, cela ne représente que 1 à 1,5 % de son poids en matière sèche.
Tous les autres ongulés ayant besoin, eux, pour vivre, de 2,5 %

 

L’hippopotame possède un estomac à trois poches mais l’animal n’est pas ruminant et le transit des aliments dans l’estomac puis l’intestin dure 24 heures.

Prédateurs

Le principal ennemi de l’hippopotame est le soleil… car il doit éviter toute déshydratation.

 

Toutefois, les jeunes peuvent être la proie des lions et des crocodiles.
Et comme chez le grand chat jaune, il arrive que lorsqu’un mâle prend possession d’un nouveau territoire et par la même, de nouvelles femelles, qu’il tue les petits qui ne sont pas les siens pour que les femelles redeviennent disponibles et qu’il puisse alors s’accoupler avec elles.

 

Maintenant, bien évidemment, l’autre grand prédateur de l’hippopotame est l’homme qui, comme nous l’avons vu recherche sa viande, sa graisse et son ivoire sans oublier qu’en bien des endroits, l’animal est considéré comme nuisible au niveau de l’agriculture.

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Reproduction

Chez les hippopotames, les accouplements ont lieu dans l’eau.

La cour du mâle avant et pendant l’accouplement est relativement agressive et la femelle semble maintenue un peu de force, sous l’eau.

La saison de reproduction est la saison des pluies et les femelles peuvent mettre bas dans l’eau et allaiter sur la terre ou sous l’eau remontant pour prendre de l’air entre deux périodes d’allaitement.

 

La période de gestation est de 227 à 240 jours. La femelle donnant naissance à un seul jeune (exceptionnellement deux) qui pèse environ 45 kg à la naissance.

Le taux de mortalité infantile est très élevé. Il va jusqu’à 45 % au cours de la première année, il est de 15 % lors de la deuxième. Au delà, chaque classe d’âge perd chaque année environ 4 % de ses effectifs.

 

En moyenne, les naissances sont espacées de 24 mois : 8 mois de gestation, 1 an de lactation et encore 4 mois d’anoestrus, c’est à dire de repos complet.

Le petit tête sous l’eau l’une des deux mamelles inguinales de la femelle, c’est à dire placées très bas, près de l’aine.

 

Après avoir appris à nager et à se vautrer, le petit commence à paître vers l’âge de 4 à 6 mois.
Il ne se reproduira pas avant 6-13 ans pour les mâles et 7-15 ans pour les femelles.

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Photo : Bob

Mode de chasse

Ne faisant pas l’objet de pistage, l’hippopotame, généralement tiré dans l’eau, ne présente pas vraiment d’intérêt pour le chasseur si ce n’est celui de réaliser un coup de carabine.

 

La seule adrénaline que l’on pourrait y voir étant celle d’aller dans l’eau pour aider les pisteurs et le guide à le ramener sur la berge.

 

Car, blessé à mort, l’animal qui partage son environnement avec les crocos coule et suivant la température de l’eau, remonte de trois à quatre heures plus tard…

En revanche, pour les plus audacieux, aller le chasser en pirogue est tout autre chose et dans certains endroits cela peut même relever de la folie !

 

Maintenant, le chasser à terre peut être vraiment considéré comme une chasse à part entière…

 

En effet, bien souvent, plus l’on avance dans la saison, plus les animaux s’éloignent, le soir, de leur point d’eau de la journée, pour s’alimenter et ils utilisent pour ce faire des « mares relais » qui leur permettent d’aller toujours plus loin.

 

Et il arrive donc bien souvent et c’est notamment le cas dans les korongos de Tanzanie que les grands mâles calculent mal l’horaire de retour à l’eau au lever du jour…
Ils restent alors dans l’un de ces trous d’eau en attendant patiemment le soir.

 

Ces grosses flaques, souvent à l’ombre car cela limite l’évaporation ne les masquent bien souvent que partiellement et certains animaux n’ont alors que le tiers de leur corps immergé.

 

Le moindre bruit, le moindre mouvement, le plus petit déplacement irritent leur côté irascible, les inquiètent et comptant sur leur masse, leur puissance et leur rapidité, ils chargent quasi immédiatement.
Adrénaline donc garanti face à des animaux de 3 tonnes.

 

Sans oublier bien évidemment, chez les sujets de choix, la beauté du trophée !

Trophée

En matière de trophée, l’hippopotame est jugé en fonction de la longueur de ses canines.
Le record Rowland Ward de l’espèce (ancienne mesure) est de 1,638 m et est détenu conjointement par un animal du Kenya (collection de Sir F. JH. Jackson, 1909) et par un animal du Congo-Brazzaville (collection du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, 1933).

Au niveau du Sci, qui prend en compte la longueur des canines mais aussi leur circonférences, le record mondial provient du Zimbabwe (Dr Michael Haindl, 1986) avec un score total de 88 3/16. Longueur de la plus longue canine : 35 14/16 inches soit 91,12 centimètres, circonférence la plus importante : 9 6/16 soit 23,80 centimètres.

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Photo (DR)

Captivité

Les hippopotames sont très présents dans les parcs zoologique à travers le monde. Cependant, si ils y battent des records de longévité, jamais, leurs canines ne se développent comme à l’état sauvage.

 

A noter également que certains hippos n’hésitent pas à s’implanter dans le cœur des grandes villes africaines. A tel point qu’à Bujumbura, un mur anti-hippopotame a été construit le long de la piste d’atterrissage de l’aéroport.

 

D’un autre point de vue, l’hippopotame pourrait également faire l’objet d’élevages pour sa viande (appréciée par les populations locales africaines) mais aussi pour sa graisse car l’espèce est peu exigeante comparée à d’autres, robuste et se reproduisant bien.
Sans oublier qu’en aval de l’élevage, les hippopotames enrichissant l’eau par l’intermédiaire de leur crottin, des piscicultures pourraient être implantées.

Art et littérature

Au regard de son faciès et de son look, l’hippo n’est pas particulièrement représenté à l’exception de quelques cas comme ces bronzes, taille réelle, du Jardin des Plantes de Paris.

En littérature, il est plus souvent mentionné mais la plupart du temps, suite à ses méfaits. Maurice Patry, célèbre guide de chasse français nous ayant quitté il y a quelques années les mentionne assez régulièrement dans son livre « En kayak, du Gabon au Mozambique ».

Et pour cause, il a en effet effectué cette incroyable traversée africaine en compagnie d’un compagnon et sans assistance via l’élément liquide, lieu de prédilection de notre animal.

Symbolique

 Jadis, les hippopotames habitaient la basse vallée du Nil et pour les anciens Egyptiens, la silhouette arrondie et généreuse des animaux évoquait une déesse de la fécondité, souvent représentée sur les bas-reliefs.

 

Nommée Thoueris, cette déesse était un mélange d’hippo et de femme à pattes de lion et queue de crocodile.

 

Le dernier hippopotame égyptien a été tué en 1816.

 

Où le voir ?

L’hippopotame est encore assez fréquent en bien des lieux d’Afrique, que ce soit en Afrique de l’ouest, en Afrique centrale ou en Afrique de l’est ou australe et des représentants de l’espèce sont visibles dans la plupart des grands parcs et des réserves.


Source texte : http://www.chassons.com/

 

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lien photo

 

 

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