15 Janvier 2010
Il est souvent le premier grand gibier africain du néophyte. Celui qui va dès lors, bien souvent déclencher une passion pour l’Afrique…
Relativement bien représenté dans nombre de pays du continent noir, le cousin de notre sanglier mériterait toutefois d’être mieux considéré.
Qui plus est, chez les grands mâles, le trophée est conséquent mais faut il encore les laisser vieillir… Portrait.
(© : Coll. Olivier Buttin)
Caractéristiques
Si certains considèrent le phacochère comme un animal curieux, sympathique et cabotin, il n’en reste pas moins qu’au regard de son faciès, nombreux sont ceux qui le surnomment le « quasimodo » de la brousse…
En particulier au vu de sa large tête, de ses petits yeux et de ses protubérances faciales verruqueuses aux commissures des lèvres et derrière les yeux.
Le poids des animaux varie entre 60 et 110 kilos pour les mâles et entre 45 et 75 kilos pour les femelles.
La hauteur au garrot oscille, elle, entre 70 et 85 cm (mâles) et entre 50 et 70 cm (femelles).
La longueur totale du corps est comprises entre 120 cm et 150 cm (mâles) et entre 100 et 140 cm (femelles)
Et, chez les uns comme chez les autres, la taille de la queue, terminée par un toupet de poils noirs, est d’environ 30 à 50 cm.
Fripée et parcheminée, parsemée de poils éparses, de couleur gris brun, la robe du phacochère peut néanmoins varier (comme chez les éléphants) en fonction des endroits dans lesquels il se souille et réalise ses ablutions.
Son pelage, pour sa part est clairsemé à l’exception de la crinière qui va de la tête jusque très en arrière du dos chez certains sujets.
Sa vue est faible. En revanche, son ouïe et son odorat sont excellents.
La longévité maximale connue de l’animal est de 18 ans.
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Habitat
A l’exception de la grande forêt, les phacochères se rencontrent des zones semi-désertiques au zones de savane dense.
Maintenant, l’espèce apprécie plus particulièrement les terrains découverts, la savane et le bush à épineux.
Activités et comportement
(© : Coll. Olivier Buttin)
De mœurs diurnes, les phacochères sont des animaux grégaires à l’exception des vieux mâles qui préfèrent souvent rester isolés.
Pour les autres, c’est la vie en « cellule » composé d’un mâle, d’une femelle, des petits de l’année et parfois encore de ceux de l’année précédente qui prévaut.
Ces familles peuvent d’ailleurs être nombreuses à se rassembler autour d’un même point d’eau en fin de saison sèche.
Maintenant, si de tels rassemblements font croire à la formation d’une importante « compagnie », il n’en est rien et chaque « cellule » garde son indépendance et sa vie propre.
L’emploi du temps de l’animal est souvent bien réglé, partagé entre alimentation, ablutions, reproduction et relaxation.
Nous verrons alimentation et reproduction ci-dessous.
Concernant les ablutions, il convient de le reconnaître, le phacochère a un goût prononcé pour elles. Ce qui rend d’autant plus étonnante sa faculté à vivre dans des zones sèches.
Ainsi, si le milieu l’y autorise, il consacre une bonne partie de son temps à cette activité et se bauge avec délectation dans la boue des bordures des marigots.
Maintenant, il garde tous ses sens en éveil, conscient des dangers qui menacent le point d’eau.
Quant à la relaxation, il s’agit, là aussi, d’un moment important de sa vie.
Il aime ainsi s’étendre dans les terriers d’oryctéropes qu’il agrandit à sa convenance ou, dans les zones ou elles sont présentes, sous les termitières creusées par ces mêmes oryctéropes.
S’il ne trouve ni les uns ni les autres, il se satisfait de cavités sous les rochers.
Alimentation
Comme de nombreux autres suidés, le phacochère est constamment à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent.
Et, en bon herbivore, notre animal a une prédilection pour les pousses tendres, les fruits, les tubercules et les graminées.
A l’occasion, il ne rechigne pas non plus à compléter ce régime d’un peu de protéines.
Opportuniste comme notre sanglier et souvent présent aux environs des villages, il peut également comme son cousin européen causer des dégâts dans les cultures d’arachides, de manioc ou de patates douces.
Enfin, il est à noter que quelque soit son alimentation, son cou très court l’oblige à s’agenouiller fréquemment sur ses antérieurs munis de jointures calleuses, pour se nourrir.
Prédateurs
Le phacochère possède une bonne dose de courage et son côté vindicatif sans oublier chez les mâles les puissantes défenses ont mis en déroute plus d’un prédateur.
Ceci étant, leurs principaux ennemis sont les félins, lions et léopards en tête. Les guépards tuent parfois aussi des petits et des jeunes de moins de 2 ans.
Lycaons et crocodiles peuvent aussi attaquer des jeunes comme des adultes notables (notre photo).
(© : Coll. JML Safaris)
Reproduction
La femelle phacochère mets bas, en général, au début de la saison des pluies lorsque la nourriture devient abondante et ce dans ce que les animaux utilisent régulièrement pour se protéger du soleil à savoir les terriers et les termitières creusés par les oryctéropes voire sous les rochers.
La gestation dure entre 5 ½ mois et 6 mois et la portée compte entre 3 et 5 jeunes (sex-ratio : 1/1).
Allaités pendant 3 à 4 mois, les petits mangent cependant très rapidement de l’herbe. Et à l’âge d’un an, ils pèsent déjà une trentaine de kilos.
La maturité sexuelle est atteinte pour les mâles vers 24 mois, pour les femelles vers 18 mois.
Mode de chasse
Suivant les pays qu’il fréquente, sa densité, le fait qu’elles soient ou non « couplées » à un séjour petit gibier, les chasses du phacochère diffèrent.
En effet, il est possible de le chasser de maintes façons à l’exception de la balle à tout prix lorsque l’on rentre d’une journée mauvaise.
Qu’on se le dise, le phacochère n’est pas un gibier de consolation et il est triste et décevant voire consternant de rencontrer certains chasseurs s’extasiant devant un trophée de 19 cm, contant ça et la une chasse d’exception comme si ils avaient tiré le premier exemplaire de yéti !
Ceci étant dit, les principales techniques employées pour le chasser, et là encore, suivant les pays, sont l’affût sur (mirador, au sol) ( notamment sur mare sèche au lever du jour et au crépuscule) ce qui permettra à tout chasseur digne de ce nom de sélectionner un animal de récolte ;
Chasse 2007 - Jean-Pierre C - Affùt au sol
l’approche qui consiste, elle, après avoir repéré un grand mâle à déjouer ses ruses, à bon vent, pour se trouver en bonne situation de tir.
Chasse 2009 - Laurent C - Approche à 25m
La billebaude qui lors d’une pérégrination en brousse permettra souvent de coupler bien des techniques de chasses et enfin le pistage.
Alors certes, on ne prend pas un pied de phaco comme l’on prend un pied de buffle ou d’éléphant. Toutefois, il est parfois intéressant, quand le sol s’y prête et que l’animal est conséquent de tenter de retrouver sa trace pour le remonter car le trophée sera bien souvent au bout si le vent, le talent du guide et du chasseur s’y prêtent.
En effet, un phacochère, même un très grand mâle ne va jamais très loin et parfois même, curieux, il lui arrive de revenir en arrière pour voir ce qu’il en est…
Alors, essayez vous au phacochère et n’oubliez jamais qu’un grand mâle dépasse les 35 centimètres et ce quelque soit la taxe d’abattage !
Afrique du Sud Chasse 2000 - Bertrand C.
Namibie Chasse 2000 - Valérie
Namibie Chasse 1999 - Ce Phacochère est coté 38 1/4" et a permis
à Stéphane d'obtenir sa première médaille d'or NAPHA.
Trophée
(© : Coll. Olivier Buttin)
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Insolite
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(© : Coll. Olivier Buttin) Panneau namibien. |